Pourtant je ne revendique aucune narration au sein de mes expositions. Il faut qu’une forme coure après une autre forme qui court après une autre, c’est ainsi que se construit l’espace de mes expositions. Je parlerais plutôt de mise en scène : l’espace entre les œuvres organise et suscite le désir. Cela sous-entend une trajectoire d’un point à un autre, qui aurait pour moteur le désir d’aller voir et d’être vu. Quand je construis cette mise en scène je confonds volontairement souvent le corps de mes pièces avec le corps d’un regardeur potentiel. Je fais comme si les œuvres étaient capables de se regarder elles-mêmes et de se regarder les unes par rapport aux autres. Il en est de même pour le regardeur — celui que j’imagine —, qui au cours de sa déambulation dans l’exposition, remplacerait une à une les œuvres pour regarder le reste de l’exposition à partir du point de vue particulier d’une œuvre.